Le Bois du Roi, situé dans l’Oise, est un massif forestier porteur d’une richesse écologique exceptionnelle et qui bénéficie d’un classement au titre de diverses protections : ZNIEFF, ZPS (Natura 2000), ZICO… Cette richesse est notamment liée à la présence d’un réseau de milieux ouverts (landes sèches, pelouses sur sable), mais ce réseau décline rapidement face à la fermeture du boisement.

L’existence d’un projet industriel de 43 ha (extraction, tri et valorisation, stockage de déchets non dangereux) au sein du Bois, à l’endroit d’une ancienne carrière de sable mal réaménagée, est une opportunité pour la sauvegarde de ces habitats. En effet, le futur exploitant a accepté de partager la future valeur ajoutée économique du projet en contribuant à la reconstitution de ce milieu écologique remarquable. Il a ainsi mis en œuvre, avant même l’obtention de son autorisation d’exploiter, les premières mesures de reviviscence du patrimoine écologique, montrant qu’il est possible d’allier industrie et écologie.

Espèces emblématiques :

Ephippigère des vignes ©O.G.E
Ephippigère des vignes ©O.G.E
Engoulevent d’Europe ©O.G.E
Engoulevent d’Europe ©O.G.E
Véronique en épi ©O.G.E
Véronique en épi ©O.G.E
Orchis pyramidal ©O.G.E
Orchis pyramidal ©O.G.E

État initial

Le réseau de milieux ouverts intra-forestiers du Bois du Roi, autrefois maintenu ouvert grâce au pâturage, a perdu plus de 88% de sa superficie entre 1950 et 2010, à cause de la fermeture du boisement dense.

Ces milieux ouverts sont exceptionnels tant sur le plan floristique que faunistique, avec des espèces emblématiques comme l’Engoulevent d’Europe, l’Ephippigère des Vignes, le Lézard des souches ou encore l’Orchis pyramidal et la Véronique en Epi. Il existe donc un véritable enjeu de préservation et de restauration de ce réseau d’habitats à l’échelle du Bois du Roi.

Programme de mesures

Après une phase  de diagnostic menée par le bureau d’études spécialisé OGE, des objectifs opérationnels ont été définis :

  • la restauration et la gestion conservatoire des pelouses sur sable d’une ancienne sablière proche du site ;
  • la restauration des habitats de landes sur 27,6 ha ;
  • la préservation des arbres matures sur 45 ha ;
  • la mise en lumière des bordures de chemins forestiers existants et la création de corridors sur 22,5 ha.

Ces objectifs représentent 95,1 ha de mesures écologiques, avec une zone d’influence estimée à 210 ha après reconnexion des landes. Ils permettent de reconstituer 65 années de destruction des zones ouvertes. Le projet industriel permettra de remettre en état  la « cicatrice » laissée dans le Bois du Roi par l’ancienne carrière exploitée dans les années 1960, par reconstitution progressive du relief et reboisement du site en essences de qualité à l’issue de l’exploitation.

La mise à disposition des terrains par les propriétaires fait d’ores et déjà l’objet d’une convention et du paiement d’une redevance.

Photographies des travaux :

Vue de la dune éclaircie après la coupe ©O.G.E
Vue de la dune éclaircie après la coupe ©O.G.E
Vue du tapis végétal de Véronique en Epi l’été suivant ©O.G.E
Vue du tapis végétal de Véronique en Epi l’été suivant ©O.G.E
Rajeunissement de la lande par girobroyage ©O.G.E
Rajeunissement de la lande par girobroyage ©O.G.E
Essais de transplantation ©O.G.E
Essais de transplantation ©O.G.E

Actions anticipées

Soucieux de s’assurer de la faisabilité et de l’efficacité des mesures compensatoires proposées, et sans aucune garantie d’aboutissement de son projet, le futur exploitant a démarré, dès 2010, avec l’accompagnement d’OGE, les premiers chantiers de mise en valeur du patrimoine écologique :

  • la réouverture des pelouses sur sable se situant dans une ancienne sablière (hors site). Un premier chantier pilote de nettoyage par arrachage des ligneux et des rejets a été mené au cours de l’hiver 2010, sous conduite d’un écologue. Sur cette station, les effectifs de la population de Véronique en épi, espèce considérée comme très rare en Picardie, ont été multipliés par un facteur 100 et atteignent aujourd’hui plus de 250 000 pieds, ce qui en fait de très loin la plus importante station de Picardie ;
  • la réouverture de deux noyaux de landes à Callunes au Nord-Est du site et la régénération des landes vieillissantes, par des travaux de girobroyage et d’étrépage permettant de restaurer la dynamique des landes à bruyère, qui ont rapidement permis l’apparition de nouvelles jeunes pousses ;
  • la transplantation en 2012 de l’habitat d’Orchis pyramidal, espèce patrimoniale considérée comme assez rare en Picardie, vers un site d’accueil. Après une année d’observation et d’analyse des résultats, les transplantations sont aujourd’hui autonomes et une gestion adaptée est menée sur ce site. De l’avis du Conservatoire botanique de Bailleul en visite sur le terrain, cette transplantation correspond à une réussite inédite de transplantation d’habitat ;
  • la réouverture des landes le long des chemins, menée depuis 2014.

La surface ayant bénéficié de ces mesures anticipées représente environ 13 ha en 2014.

Localisation

Informations

Maîtrise d’ouvrage : Bois du Roi Paysagé
Maîtrise d’œuvre : OGE
Date des travaux : 2010- aujourd’hui (en cours)
Surface : 13 ha

Budget et calendrier

Quelques dates :
2006 : Début des premiers diagnostics faune et flore
2010 : Début des chantiers écologiques / Organisation des premières journées pédagogiques
2011 : Multiplication par 100 du nombre de pieds de  Véronique en épi
2015 : Dépôt du dossier de demande d’autorisation d’exploiter en Préfecture

Quelques chiffres :
Coût des études Biodiversité : 150 k€
Coût des premiers chantiers écologiques : 80 k€
Coût prévisionnel des mesures compensatoires : en moyenne 120 k€/an
Redevance propriétaires : 70 €/ha/an

Vue aérienne